- Que vas-tu faire de ces photos, Stéphane ?
Il répondait par un sourire évasif. Et un ou deux mois après il m'envoyait une coupure de presse, avec les photos publiées. Grâce à lui je restais en contact avec Paris, la France. J'avais l'impression de n'avoir pas entièrement disparu du circuit. Qu'on m'attendait, et qu'il fallait que je réponde à cette attente.
Il a toujours une nouvelle idée d'article, un sujet, une mise en situation. Une fois réalisé, son projet tient debout. Le lendemain il est en Australie ou à Moscou. Si le téléphone sonne à trois heures du matin, je saurai que c'est lui :
- David, tu dors ?
- Non.
Et je n'ai plus qu'à me mettre au travail, ce qui est, pour un artiste, préférable au sommeil.
TROIS PICASSO AVANT LE PETIT DEJEUNER
Par DAVID STEIN avec la collaboration de Hervé Prudon
Copyright Editions Robert Laffont, Paris, 1990.
Avec l'aimable autorisation des éditions Robert Laffont